Quelle image vous vient en tête lorsque vous pensez au mot « sponsor » ou parrain ? Maux de tête ? Fous rires ? Nervosité ? Collaboration ? Pour moi c’est le mot complicité … « partners in crime » ????.
Le rôle du sponsor est clé dans toutes initiatives de changement.
Je crois que comme expert du changement, je peux aider mon sponsor à jouer pleinement son rôle en période de changement et ce, par ma capacité à rapidement développer une complicité avec lui ou elle.
Les trois outils que je privilégie sont :
En tapant dans un moteur de recherche pour connaitre la différence entre entendre et écouter voici ce que j’ai trouvé : « Dans le cas d'entendre, c'était une capacité physique, uniquement avec l'oreille et dans le cas d'écouter, c'est une capacité dite cognitive, donc liée au cerveau, une capacité intellectuelle qui fait que vous cherchez à comprendre et vous cherchez vraiment à percevoir un son ».
Tout est dans la posture. Le désir de réellement comprendre. Ce n’est pas toujours facile, j’en conviens. Je me souviens d’avoir déjà arrêté une conversation avec un de mes sponsors en disant Stop! Je ne t’écoute pas! On recommence ????. J’ai pris conscience que j’étais davantage concentrée sur mes propres intérêts que sur notre intérêt commun. En réagissant de la sorte, la dynamique de la conversation a complètement changé et nous sommes repartis sur de nouvelles bases.
Poser les bonnes questions est un art. J’ai lu un article dans la revue Gestion qui traite de cette question. L’article parle entre autres de 4 questions, 4 intentions. C’est un muscle qui se développe. Avec les années, sans trop m’en rendre compte, j’ai appris à poser de bonnes questions. J’ai appris en observant des leaders qui par leurs questions ont réussi à faire débloquer des situations parfois délicates. J’ai appris en évaluant la qualité des réponses que je recevais. J’ai appris en prenant conscience de l’effet de ma question sur la conversation.
J’ai un souvenir clair qui me revient. Je me revois en discussion avec l’un de mes sponsors alors que nous avions un échange musclé. Nous avions une perception différente sur les actions à prendre pour changer un comportement clé d’un groupe d’employés. J’ai d’abord parlé au « nous ». Je lui ai posé la question suivante : Est-il possible que nous soyons confrontés à un risque opérationnel si nous ne bougeons pas et laissons aller la situation? Et si oui, quelles en seront les conséquences? J’ai partagé mon odeur. J’ai écouté et donc chercher à comprendre ses arguments. Nous avons convenu de réfléchir à une action de mitigation. Mon sponsor a continué à y réfléchir et a décidé de passer à l’action pour gérer en amont le risque opérationnel. Il a contacté sa garde rapprochée pour corriger le tir et mettre en place les conditions pour s’assurer que ce risque opérationnel ne se matérialise pas.
J’ai provoqué cette discussion, dans le respect et dans l’écoute active avec l’objectif d’aider mon sponsor à prendre la bonne décision pour son organisation.
Je fais l’hypothèse qu’à la lecture de ce blogue, un sourire apparaitra sur le visage des sponsors avec qui j’ai eu la chance de collaborer. Je me fie énormément à mes odeurs. Elles me trompent rarement. Je ne dis pas qu’elles sont exactes. Elles me pistent, elles m’aident à poser des questions qui font cheminer. Elles m’aident à valider et confirmer des idées. Elles m’aident à confronter positivement mon sponsor. Avec le temps j’ai appris à leur faire confiance.
Notre intuition comme expert en gestion du changement, est à mon avis, un outil fort efficace dans notre accompagnement auprès de nos sponsors. Nous connaissons tous la phrase « il n’y a pas de fumée sans feu ». L’intuition c’est la même chose. Quand je sens une odeur, je la valide.
Je me souviens d’une rencontre avec une équipe de direction. Ces gestionnaires exécutifs étaient dédiés, soucieux d’être inspirants pour leurs employés en période de transformation importante. Depuis quelques semaines, je les sentais distants, moins focus. Dans cette rencontre, j’ai décidé de valider mon odeur. Je leur ai demandé : Que se passe-t-il? Je vous sens moins avec moi, je vous sens moins dédiés auprès de vos équipes? Ai-je fait quelque chose qui vous a déplu? Ils m’ont demandé de sortir de la salle. Je me suis dit! Ça y est! Je suis virée! À mon retour dans la salle, ils m’ont remerciée. Ils avaient appris une nouvelle qui les avaient tous chamboulés. Ils croyaient que l’impact de cette nouvelle n’avait pas altéré leurs comportements au quotidien. Ils ont réalisé à quel point ils s’éloignaient de leur rôle de sponsor. Avec le recul, ils ont constaté que leurs équipes commençaient tout doucement à se démobiliser face au changement à venir. Ils se sont alors ralliés avec moi pour continuer à avancer.
Je termine toujours un projet de changement avec un pincement au cœur. Une complicité ça se développe, ça se travaille et ça perdure dans le temps. Le pincement au cœur est davantage relié à la relation établie en cours de projet avec mon sponsor. Et il y a à la fois, le sentiment du devoir accompli lorsque je vois mon sponsor fier et satisfait des résultats obtenus pour ses équipes.
Directrice principale et conseillère senior
Aplus