En gestion du changement, nous nous préoccupons continuellement de l’adoption de nouvelles façons de faire par les différentes audiences concernées dans l’espoir d’obtenir de l’humain des résultats plus tangibles, plus efficaces, plus performants, plus rapides ! Au bout du compte, nous sommes souvent des catalyseurs du rendement.
Cependant, en gestion du changement, on sait aussi dire non. Non à l’épuisement des ressources, à la sursollicitation de la force de travail jusqu’à saturation complète, affectant en même temps sa capacité à absorber des changements importants, surtout dans le tourbillon actuel où tout va de plus en plus vite.
C’est dans ce contexte que la détoxication numérique pendant la période des Fêtes nous a semblé être un vœu à-propos, authentique et sain pour tous nos lecteurs.
On connaît tous un ou une collègue qui fait le ménage de sa boîte de courriel corporative le soir, à des heures indues. On a déjà vu aussi un parent rater un moment saillant de la joute sportive de son enfant parce qu’il prenait l’appel d’un de ses clients. Nous avons, pour la plupart, été témoins, au moins une fois dans notre carrière d’un gestionnaire cadre qui participe à des rencontres dites « clés », même pendant ses vacances. J’ai même déjà entendu l’expression « C’est le zèle de la nouvelle » pour qualifier la dévotion d’une recrue qui cherchait à perfectionner son premier rapport avant sa remise.
Beaucoup les envient, les trouvent passionnés et respectent leur éthique de travail. En effet, de nombreuses cultures organisationnelles ou étrangères glorifient ces hiboux nocturnes, ces champions du surtemps, ces bourreaux du travail.
D’autres les maudissent et trouvent ces castors sans limite problématiques. On murmure, à tort ou à raison, que ceux qui en font autant en dehors des heures de travail ne sont pas forcément les plus efficaces. D’ailleurs, on associe plusieurs de ces comportements à une mauvaise gestion du temps pendant les heures normales de bureau.
À chacun sa façon de livrer la marchandise, me direz-vous?
Dans une montée accrue de la technologie numérique et du monde du télétravail à grande échelle, la connexion constante aux appareils mobiles est devenue une habitude ancrée. Les salariés restent connectés et sont constamment bombardés d’informations, et ce, partout à la fois. Certains font une vérification sans relâche de tous leurs canaux de messagerie. C’est ce qu’on appelle « Fear of missing out », aussi connu sous l’acronyme FOMO, soit la peur de manquer quelque chose.
Une chose est certaine, c’est que cette surexposition aux outils devant faciliter l’exécution du travail - on parle ici de courriels, de SMS, de clavardages et de réseaux sociaux - ne donne jamais de bons résultats à long terme.
Ce trop-plein face à cette quantité phénoménale d’information se solde souvent par :
Tous ces déboires liés à l’hyperconnectivité nous obligent à réévaluer la place de la technologie numérique dans notre vie personnelle. Une introspection s’impose face à l’excès. Il existe même un terme pour cette distinction qui ne se fait plus par l’utilisateur entre le milieu de travail et la vie privée : on appelle cela le « blurring ».
La pratique saine à adopter est de favoriser la déconnexion par petits pas à la fois. En s’inspirant de la méthode Kaizen, on mise sur des petites améliorations répétées.
Voici une piste de pratiques à mettre de l’avant pour adopter de saines habitudes numériques et développer des réflexes de déconnectivité pendant le congé des fêtes :
En cette période des temps des fêtes, ces petits gestes deviennent encore plus importants pour prendre soin de soi et pour profiter du temps précieux en famille. Nous vous encourageons donc à fermer vos appareils électroniques (après la lecture de ce blogue, bien évidemment) et de tirer la plogue ! Pendant au moins quelques jours, pas d’écran. Grand bien vous fasse et joyeuses fêtes !
Conseillère en gestion du changement